Être Nappy, c'est plus qu'une histoire de cheveux !

Après un long règne de l’idéalisation du cheveu lisse, on remarque un changement dans les comportements capillaires depuis le début des années 2010.

 

Le mouvement Nappy est reminescent du mouvement capillaire du Civil Rights Movement, où les Black Panthers notamment libéraient leurs cheveux afro comme une résistance à l’esclavage, donc aux normes de beauté caucasiennes.

 

 

De plus en plus de jeunes femmes passent au naturel après des années de défrisages, tissages, extensions, et j’en passe...

 

 

Étant moi-même Nappy, j’ai décidé de creuser sur le sujet en essayant de trouver les raisons qui ont poussé tant de jeunes femmes à sauter le pas, n’ayant trouvé aucune rupture explicite sur le net.

Je suis donc allée à la rencontre de ces jeunes femmes, et je leur ai posé trois questions :

  • Quand es-tu passée au naturel ?
  • Quelles sont les raisons qui t’ont poussé à le faire ?
  • Qu’est ce que ce changement a apporté dans ta vie ?

Il faut noter que mon audience a entre 14 et 30 ans environ, et que cette recherche a récolté une cinquantaine de réponses.

J’ai trouvé dans mes réponses une grande partie de jeunes femmes qui sont passées au naturel il y a plus de deux ans, car lassées de dépenser toujours plus en défrisages, fatiguées de voir leurs cheveux abîmés, mais aussi curieuses de connaître leur réelle texture de cheveux.

Au moment de passer au naturel, deux options s’offrent à vous :

  • le Big Chop, où tous les cheveux sont coupés à ras pour repartir sur de bonnes bases.
  • la Transition, où la personne arrête les traitements chimiques, et coupe les pointes abîmées jusqu’à n’avoir que sa texture naturelle, tout en gardant sa longueur.

Quelle que soit la méthode choisie pour passer au naturel, la procédure reste tout de même assez effrayante. C’est une sortie de la zone de confort, et on doit être prêt à réapprendre entièrement à s’occuper de ses cheveux, et à les aimer comme ils sont.

Au delà de la santé de leurs cheveux, les jeunes femmes qui ont répondu aux questions ont mentionné un besoin de changer les idéaux de beauté chez la femme noire, et une envie de rébellion contre «le diktat du cheveu lisse» (cette phrase est beaucoup revenue dans les témoignages).

 

Malgré toutes ces épreuves, un point commun rapproche toutes ces jeunes femmes, c’est qu’elles ne regrettent absolument pas leur décision de changer de style de vie capillaire. Elles ont appris à connaître leurs cheveux, mais surtout à se connaître elles-mêmes. Ce changement leur a permis de prendre confiance en elles et de passer au dessus de toutes leurs insécurités.

Voici quelques témoignages : 

"Ça va faire 6 ans que je suis passée au naturel, et deux ans que je suis locksée.

Je l’ai fait dans le souci de protéger mes cheveux qui étaient clairement abîmés/fragilisés par les défrisages et les lissages. Je perdais mes cheveux.

Ce passage au naturel m’a permis d’acquérir de la patience, il en faut un minimum pour s’occuper de cheveux frisés/crépus ! Ca m’a aussi permis d’acquérir des connaissances relatives aux produits naturels utiles pour prendre soin de mes cheveux. Et par dessus tout ça m’a permis de prendre conscience en moi.

Porter mes cheveux naturels, c’était un peu un acte de revendication, un acte qui disait merde aux standards de beauté occidentaux !

Ça m’a permis de me retrouver, dans le sens où j’accepte qui je suis et ceux qui ont été mes ancêtres avant de se sentir forcés de ressembler à ces standards."   Mélodie

L'évolution capillaire de Mélodie. photo 1 : fin de sa transition - photo 2 : maintenant, avec ses locks.

"Je suis devenue Nappy parce que je voyais beaucoup de posts Instagram où les femmes prônaient le naturel, je me suis dit « Pourquoi pas moi ? ».

Il faut savoir que j’ai des cheveux magnifiques depuis que je suis petite, mais ma mère ne savait pas s’en occuper, du coup j’ai fait mon premier défrisage à 4 ans, c’était horrible ! À 11 ans, mes cheveux ont commencé à tomber. À 14 ans, je me suis inscrite sur Instagram, j’ai découvert les youtubeuses afro, et je suis tombée sur une page qui donnait des conseils capillaires, et qui m’a appris beaucoup de choses !

Je suis donc passée par un an de transition, et 6 mois après avoir coupé les bouts abîmés, j’ai décidé de porter fièrement mes cheveux naturels. Les garçons de mon école les trouvaient moches, mais les filles les adoraient !

Mes cheveux poussent extrêmement vite, et j’adore faire partie de cette communauté Nappy (Parfois je fais des cauchemars où je me défrise les cheveux) !" Mariette

Evolution capillaire de Mariette.
photo 1 : 3 mois après son Big Chop - photo 2 : 7 mois après son Big Chop - photo 3 : 1 an et demi après son Big Chop

La révolution Nappy est en chemin !

Et vous ? Prêtes à sauter le pas ?

N’hésitez pas à partager votre expérience dans les commentaires !

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Ines Perrot: